Les chèvres perdues...
Il y a bien longtemps que je ne vous parle plus de ma petite vie de retraitée bionique n'est-ce-pas ? Et bien tout simplement parce-que je "me perds un peu les chèvres"... comme dit si joliment mon mari chéri dans le langage de son païs pyrénéen...
Cela veut dire dans le langage de mon fils que je "yoyotte de la crinière à donf" !!!
Bref, je perds la tête !!!
Depuis plusieurs semaines, je cours de tous les côtés, négligeant ma santé, et ne me reposant plus comme il faudrait.
Résultat : Je suis très fatiguée et je ne dors pas... La spirale recommence...
Ce qui fait qu'une vie de maman bien remplie reprend chez moi des allures de catastrophe !!!
Le balai et l'aspirateur me font peur et ne parlons pas des herbes folles du jardin !!!
La semaine dernière, je suis allée passer un examen de routine pour contrôler si mon côlon et mon système digestif se portaient bien car ma mère avait eu un cancer il y a longtemps et depuis, toute la famille va régulièrement se faire suivre et c'est très efficace !!! De plus, cet examen est totalement indolore car nous sommes endormis et le personnel des cliniques met tout en oeuvre en général pour que tout se passe au mieux.
RAS ! Pas de cancer !!! Ouf !!! Toutefois, toujours les mêmes soucis de colopathie fonctionnelle, de diverticules, de reflux gastro-oesophagien, etc, etc...
Résultat : on prend les mêmes médicaments, et on recommence !
Où j'en étais déjà ?
Ah oui ! Donc dimanche je recevais mes enfants à déjeuner et j'avais tout préparé la veille heureusement !
Je me lève tranquillement après que l'Homme soit parti pour son premier jour de chasse.
Et puis : Pffffttttt !!!! Trou noir !!! Ah si : mon fils me ramène au lit, mon petit-fils est là, Joli fils me dit que je suis fatiguée, je suis dans mon lit, ma fille m'embrasse.
Plus tard, j'apprendrai que je marchais bizarrement, que je disais des mots incompréhensibles, que je donnais l'impression d'être désorientée !
Et puis ce mal de tête qui ne part pas...
Et ce bras qui me fait un mal de chien... J'ai beau monter l'intensité de ma Marguerite, ce n'est pas très efficace !
Lundi, j'appelle le médecin qui ne peut me prendre que mardi. Et là, inquiétude ! Vite, rendez-vous pour un scanner cérébral !!!
Stress ? Accident Vasculaire Cérébral ?
Je n'ai pas de séquelles visibles apparemment. Pas de paralysie. Je papotte toujours autant !
Mais j'ai toujours cette douleur à la tête un peu moins forte mais qui reste à me tarauder au creux de mon crâne...
Et cette fatigue qui ne me lâche pas.
Pour couronner le tout, nous avions un rendez-vous très important avec mon fils en ville. Et hier : grève des transports en commun dans notre bonne vieille ville ! Paralysée, elle ! la bonne vieille ville !!! Grosse galère ! Impossible de rouler avec une voiture ! Mon fils de 18 ans me dit : "T'es cap' de venir avec moi en scooter ?"
"Chiche !"
Et nous voilà partis tous les deux, lui devant et moi derrière, agrippée à mon fiston, le casque rivé sur la tête, les pieds dans mes bottes, à califourchon sur la selle, les fesses tressautant au rythme des bosses du macadam et surtout me penchant du même côté que le chauffeur !
Cà c'est très important ! A un moment donné, j'ai cru qu'il prenait une rue à droite et il a tourné à gauche ! Le scooter s'est mis à zigzaguer et mon fils à hurler et gesticuler !!! J'ai compris que je l'avais déséquilibré !!!
Ensuite, je fermais les yeux dans les ronds-points c'était plus simple ainsi que quand il a fallu passer entre les voitures dans les embouteillages incroyables du centre-ville !
Mais nous sommes arrivés à l'heure à notre rendez-vous même si je suis descendue "à l'équerre" comme Lucky Luke après deux jours sur son cheval !
Le plus drôle a été au retour quand nous avons dû monter la grande côte de Gesvres !
Le pauvre scooter supportant nos deux poids soit un peu plus d'un quintal quand même, peinait, peinait, peinait... Mon fils s'amusait à donner les chiffres du compteur qui descendait, descendait, descendait : 45, 40, 35, 30, 25, 20 km/h... Nous avons cru que nous allions être obligés de descendre et pousser !
J'ai essayé de me faire toute légère mais c'était dur (pour ceux qui me connaissent, ils sauront pourquoi !)
Puis soudain, le haut de la côte fut là et le brave scooter a repris de l'élan et de la vitesse et il a filé vers les feux à belle allure tant et si bien que nous avons fait un beau et joli freinage à la "djeun's" devant les automobilistes médusés... S'ils avaient su que la jeune fille à l'arrière avait 50 piges !!!
En tout cas, cette petite piqure de rappel de ma jeunesse m'a fait un bien fou même si hier soir, mon corps m'a rappelé qu'à un demi-siècle, le scooter à la mode "ado", faut pas trop exagérer !!!