Nouvelles de Muriel
Muriel m'a transmis ce témoignage que j'ai eu envie de vous faire partager tant il correspond bien à ce que je ressens.
"Cela fait bien plaisir de pouvoir communiquer avec une nana bionique. Enfin pouvoir parler avec des personnes qui savent de quoi on parle. La douleur quand elle te tient tu peux dire "aie, aie, aie" mais ton entourage ne comprendra pas !... J'ai un gros souci, c'est que je n'arrive pas trop à tenir en place. Je veux toujours faire la fée du logis, genre madame est indispensable et j'ai donc avec moi une bande d'assistés... qui sont comme ça par ma faute bien entendu. Alors rester sans bouger mon dieu comment vais je faire si je suis à la maison ça va être dur. Je n'arrive pas trop à me faire servir c'est en moi, du style cul de jatte ou manchot il faut que j'avance genre : je vais bien tout va bien .................Je rêve que l'on m'endorme quinze jours qu'ils me mettent au congèlateur et me sorte quand l'heure aura sonné."
"Je vois que tu as bien galéré et que tu positives. Moi aussi je suis comme cela. Quand je sens que je me laisse aller, je me fous un coup pied au cul, ouais je sais je suis souple et je repars. Je me dis toujours qu'il y a pire que moi, que j'ai de la chance d'avoir mal à l'épaule plutôt qu'à la jambe car au moins je marche tranquille. Je me dis que c'est moins grave qu'une leucémie et je me dis encore qu'on a de la chance dans un pays qui veut bien prendre en charge notre douleur, car il y a partout dans le monde des gens qui souffrent dans leur chair à qui ont fait des interventions d'urgence dans des conditions même pas pensables pour nous ici (ex : blessé en irak). Je me dis aussi ma fille vaut mieux que cela arrive à toi qu'à ton homme car la douleur est encore plus mal supportée par le sexe "dit fort" ah ah ah l... il devient un pro de l'aspirateur il est devenu comme Atila : là où il passe la poussière ne revient plus. Et pourtant il le passe tous les jours partout, c'est son nouveau copain. Parfois je crispe parce que je trouve qu'il met beaucoup plus de temps que moi et que si je mettais autant de temps à faire ce qu'il fait il me faudrait 48 h dans une journée. Enfin c'est déjà bien....Je sais que je peux avoir une aide ménagère mais mon mari a horreur de cela il préfère faire les choses. Alors tant pis pour lui faudra qu'il bosse fort ! ..."
Ce témoignage est la preuve que malgré notre vie de chien, on réussit à survivre grâce à l'humour. De plus, il confirme aussi que nous les femmes à force de vivre deux vies : professionnelle et familiale, on se crève physiquement. Je constate aussi que toutes les trois, nous avons une bonne équipe familiale autour de nous ! Nos Hommes sont omniprésents et nos enfants sont sympas. Je pense qu'avec un bon entourage, la douleur est plus "supportable" ! Il faut surtout accepter de se faire aider, et çà c'est le plus dur !!!!