1er mars, presque deux ans avec Marguerite

Publié le par Margbio

Bientôt deux années que Marguerite veille sur mes douleurs, que je la sens grésiller en moi en permanence. Je me suis habituée à son doux chatouillement et lorsque pour une raison ou pour une autre, je l'arrête, elle me manque...
Cela peut sembler bizarre à ceux qui commencent à l'apprivoiser...
Mais ma vie a bien changé depuis que j'ai cette neurostimulation permanente. Je peux enfin vivre à peu près normalement, ce qui est formidable.
Après être passée de l'abattement moral et physique à cause de mes douleurs intensives et permanentes, je me suis révoltée et j'ai failli tout casser sur mon passage (mon couple, mon boulot, mes amis, ma famille).
J'ai consulté moults médecins qui avaient une consonnance psy...
J'ai mis un mouchoir sur mon honneur en me montrant à plein de médecins.
J'ai passé des semaines à la clinique, perfusée, perclus de douleurs, abrutie de médicaments, de morphine, de Ketalar et que sais-je encore...
J'ai fait des heures de kiné...
J'ai oublié ce que voulais dire le mot gymnastique, sport...
J'ai des cicatrices partout sur le corps.
J'ai ma petite bête au coeur électrique et à l'aimant sensible qui a assigné résidence sur mon côté gauche.
Je ne peux plus porter quelque chose de lourd y compris mon petit-fils,
j'en oublie encore... bref...
je ne suis pas bien portante comme dirait la chanson suivante mais je me lève chaque matin en me disant que c'est une belle journée. Je mets deux heures au moins pour me dérouiller mais je peux enfin faire un peu de ménage, de jardinage, de bricolage, ce que j'avais oublié depuis si longtemps.
Je m'arrête quand je me sens fatiguée au lieu de continuer jusqu'à épuisement.
J'ai compris que s'asseoir dans le canapé ou devant une boisson chaude ou encore devant la télévision n'était pas signe de fainéantise...
J'apprends à dire NON, ce qui n'es pas souvent très simple quand on est une femme active, une mère, une grand-mère...
Le soir, j'ai tout un rituel pour me coucher. J'éteins tout ce qui est source d'énervement pour moi (télévision, ordinateur...). Je mets un peu d'encens, une petite lumière douce, et je me relaxe blottie bien au chaud sous un bon plaid et si possible devant ma cheminée l'hiver pour avoir bien chaud... Je sirote ma tisane et je me vide l'esprit... J'essaie de ne penser qu'à des choses positives, et en général, je m'endors... sur le canapé...
Mon mari a compris que j'avais tellement peur de l'empêcher de dormir que je me refusais à aller me coucher avant lui... Alors, quand je peux, je me glisse dans le lit avant qu'il y soit et je mets le sèche-cheveux à fond pour badigeonner les draps d'air chaud et bien au chaud, j'arrive à détendre tous mes muscles. Un peu d'huiles essentielles sur l'oreiller, et hop, une bonne nuit de sommeil...
Rassurez-vous, cela m'a pris beaucoup de temps pour arriver à un tel compromis avec mon ancienne vie stressée...
J'ai du faire beaucoup de concessions et accepter de ne plus faire des activités que j'aimais, mais, ma foi, pour l'instant, çà fonctionne à peu près... Et c'est pourquoi ce blog continue d'existe d'ailleurs !!! Je peux y laisser mes sentiments vis-à-vis de ce qui m'arrive au quotidien...
Pour terminer, voici le texte de la chanson d'Ouvrard ainsi que le lien pour l'écouter...
Bon courage à tous


Depuis que je suis militaire, C'n'est pas rigolo. Entre nous,
Je suis d'une santé précaire,Et je m'fais un mauvais sang fou,
J'ai beau vouloir me remonter
Je souffre de tous les côtés.

J'ai la rate qui s'dilate
J'ai le foie qu'est pas droit
J'ai le ventre qui se rentre
J'ai l'pylore qui s'colore
J'ai l'gosier anémié
L'estomac bien trop bas
Et les côtes bien trop hautes
J'ai les hanches qui s'démanchent
L'épigastre qui s'encastre
L'abdomen qui s'démène
J'ai l'thorax qui s'désaxe
La poitrine qui s'débine
Les épaules qui se frôlent
J'ai les reins bien trop fins
Les boyaux bien trop gros
J'ai l'sternum qui s'dégomme
Et l'sacrum c'est tout comme
J'ai l'nombril tout en vrille
Et l'coccyx qui s'dévisse

Ah ! bon Dieu ! qu'c'est embêtant
D'être toujours patraque,
Ah ! bon Dieu ! qu'c'est embêtant
Je n'suis pas bien portant.

Afin de guérir au plus vite,
Un matin tout dernièrement
Je suis allé à la visite
Voir le major du régiment.
D'où souffrez-vous ? qu'il m'a demandé.
C'est bien simpl' que j'y ai répliqué.

J'ai la rate qui s'dilate
J'ai le foie qu'est pas droit
Et puis j'ai ajouté
Voyez-vous, c'n'est pas tout
J'ai les g'noux qui sont mous
J'ai l'fémur qu'est trop dur
J'ai les cuisses qui s'raidissent
Les guiboles qui flageolent
J'ai les ch'villes qui s'tortillent
Les rotules qui ondulent
Les tibias raplapla
Les mollets trop épais
Les orteils pas pareils
J'ai le coeur en largeur
Les poumons tout en long
L'occiput qui chahute
J'ai les coudes qui s'dessoudent
J'ai les seins sous l'bassin
Et l'bassin qu'est pas sain

Ah ! bon Dieu ! qu'c'est embêtant
D'être toujours patraque,
Ah ! bon Dieu ! qu'c'est embêtant
Je n'suis pas bien portant.

Avec un' charmant' demoiselle
Je devais m'marier par amour.
Mais un soir comm' j'étais près d'elle,
En train de lui faire la cour,
Me voyant troublé, ell' me dit :
- Qu'avez vous ? moi j'lui répondis :

J'ai la rate qui s'dilate
J'ai le foie qu'est pas droit
J'ai le ventre qui se rentre
J'ai l'pylore qui s'colore
J'ai l'gosier anémié
L'estomac bien trop bas
Et les côtes bien trop hautes
J'ai les hanches qui s'démanchent
L'épigastre qui s'encastre
L'abdomen qui s'démène
J'ai l'thorax qui s'désaxe
La poitrine qui s'débine
Les épaules qui se frôlent
J'ai les reins bien trop fins
Les boyaux bien trop gros
J'ai l'sternum qui s'dégomme
Et l'sacrum c'est tout comme
J'ai l'nombril tout en vrille
Et l'coccyx qui s'dévisse
Et puis j'ai ajouté
Voyez-vous, c'n'est pas tout
J'ai les g'noux qui sont mous
J'ai l'fémur qu'est trop dur
J'ai les cuisses qui s'raidissent
Les guiboles qui flageolent
J'ai les ch'villes qui s'tortillent
Les rotules qui ondulent
Les tibias raplapla
Les mollets trop épais
Les orteils pas pareils
J'ai le coeur en largeur
Les poumons tout en long
L'occiput qui chahute
J'ai les coudes qui s'dessoudent
J'ai les seins sous l'bassin
Et l'bassin qu'est pas sain
En plus d'ça j'vous l'cach' pas
J'ai aussi, quel souci !
La luette trop fluette
L'oesophage qui surnage
Les gencives qui dérivent
J'ai l'palais qu'est pas laid
Mais les dents c'est navrant
J'ai les p'tites qui s'irritent
Et les grosses qui s'déchaussent
Les canines s'ratatinent
Les molaires s'font la paire
Dans les yeux c'est pas mieux
J'ai le droit qu'est pas droit
Et le gauche qu'est bien moche
J'ai les cils qui s'défilent
Les sourcils qui s'épilent
J'ai l'menton qu'est trop long
Les artères trop pépères
J'ai le nez tout bouché
L'trou du cou qui s'découd
Et du coup voyez-vous
J'suis gêné pour parler
C'est vexant car maint'nant
J'suis forcé d'm'arrêter.

Ah ! bon Dieu ! qu'c'est embêtant
D'être toujours patraque,
Ah ! bon Dieu ! qu'c'est embêtant
Je n'suis pas bien portant.

Publié dans FIBROMYALGIE

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