l'histoire de Karine

Publié le par Pascale

Karine a 37 ans et est bionique depuis le 23 avril dernier. Elle a d'importantes lombalgies depuis un peu plus de 7 ans  ainsi que des cruralgies (douleurs dans les jambes mais devant contrairement à la sciatique). Le côté gauche est particulièrement touché. Quand elle reste un peu trop longtemps debout (1/4 d'heure) ou quand elle marche elle est tiraillé dans tout le bassin et les jambes jusqu'aux genoux : les douleurs l'obligent à m'asseoir et le mieux c'est de s'allonger.  Etant professeur elle aussi, elle peut faire ses cours en restant assise une partie du temps.Elle dit qu'elle peut à peu près gérer la douleur sur son lieu de travail mais quand il s'agit de s'occuper de la maison, de faire les courses, bref le quotidien d'une femme, c'est une autre histoire.... Ses douleurs ont commencé alors qu'elle vivait sur l'île de la Réunion. Elle a pensé que cela passerait avec des médicaments et des séances de kiné mais rien n'a pu la soulager. Elle n'a pas eu d'accident ni de maladie. Le diagnostic n'a jamais été très clair et elle a souvent entendu que "tout ça s'était dans la tête". Les examens mettent tout de même en évidence une importante arthrose des plateaux adjacents L3 L4 ainsi qu'une nette discopathie (et hernie discale mais non chirurgicale), les examens du neurologue confirment l'atteinte discale et la souffrance chronique des racines L3 L4. Tout ceci confirme la zone douleureuse qu'elle décrit ("c'est donc pas dans la tête", même si évidemment ça fait souffrir dans"dans la tête").
Elle est rentrée en métropole et elle dit gérer mieux sa douleur car ses proches sont là. Karine est une patiente du Dr Meignier depuis 1 an et il lui a dit qu'elle devait arrêter d'attendre le "miracle" et qu'elle ne serait plus "comme avant". C'est marrant, il m'a dit la même chose !!!
Il lui'a proposé la Marguerite pour se mettre "un parapluie  au-dessus de la tête quand il pleut".  Elle est bien améliorée mais le réglage n'est pas au top : Marie Christine n'arrive pas à bien couvrir le côté gauche (c'est là que j'en ai le plus besoin). Elle est obligée de mettre très fort pour "déborder" sur la gauche et quand c'est trop fort c'est quand même désagréable car on ne pense qu'à ça. Elle se dit que le temps est son allié. Cependant, elle estime avoir moins de contractures dans le dos, la "barre" du matin a disparu car elle n'éteint pas Marguerite la nuit, la marche ne provoque plus de douleurs. Le fond douloureux est là (2, 3) mais ça ne monte plus au-delà de 5 sur l'échelle (subjective) de la douleur.
Toutefois, elle trouve tout de même qu'il y a beaucoup d'interdits : lever les bras, s'étirer... "On calcule pas tous ses gestes (si la chaussette est coincée au fond du tambour de la machine à laver, il faut bien tendre le bras pour l'attraper..., le chien qui nous saute dessus pour nous faire la fête...surtout après le séjour à l'hôpital... J'ai tout le temps peur que l'électrode se déplace (l'autre jour ma mère a donné un coup de frein sec et ça  a bougé, il a fallu refaire le réglage, heureusement c'était juste avant la visiste de contrôle). Il y a aussi des trucs que je ne comprends pas : il ne faut pas s'étirer mais on peut faire de la natation, moi quand je nage je m'étire...(et pas qu'un petit peu...).
 
Ses douleurs ont certes diminué mais elle est "raide comme un bâton". "Le dr Meignier m'a dit qu'il espérait de bons résultats sur moi mais que ce serait long (la zone à couvrir est très étendue), il faut donc patienter. J'ai l'impression de faire que ça depuis 7 ans : attendre, attendre d'aller mieux...Mais bon, comme toi je n'aime pas larmoyer sur mon sort et j'essaie de rester bien debout sur mes 2 jambes (cest le cas de le dire) et d'avancer. C'est drôle cette impression que le corps et l'esprit sont totalement dissociés : j'ai envie de faire plein de choses, j'ai des projets mais c'est le corps qui refuse de porter tout ça et d'avancer. En général, c'est plutôt l'inverse, non ? "
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